Questions fréquentes

L’acupuncture est-elle une médecine douce ?

Avant de répondre à cette question, il faudrait s’entendre sur la signification que l’on donne à l’adjectif « doux ». Dans l’expression qui nous concerne il ne signifie nullement « agréable » mais plutôt « qui n’a rien d’extrême, d’excessif ». Une médecine douce est donc une pratique thérapeutique qui ne considère pas la maladie comme une ennemie à combattre mais plutôt comme une « alarme » qui signalerai qu’un équilibre général du terrain a été rompu. C’est la raison pour laquelle certains préfèrent l’expression « médecine de terrain ».


L’acupuncture est-elle douloureuse?

Certaines personnes hésitent à consulter un acupuncteur par peur des aiguilles. Quand finalement elles se décident à faire la démarche, elles sont les premières surprises par le bien-être engendré par ces mêmes aiguilles. Celles-ci sont d’ailleurs très fines et sans comparaison avec l’aiguille d’une seringue.


Y a-t-il un risque d’infection par les aiguilles ?

Pour ce qui me concerne, j’utilise des aiguilles jetables à usage unique stérilisées conformément aux normes européennes. Tout risque d’infection est ainsi écarté. Il est utile de rappeler ici que la pratique de certains acupuncteurs consistant à donner au patient ses aiguilles en fin de consultation est contraire à la législation qui exige que tout matériel médical non stérile à caractère tranchant, coupant ou pointu soit déposé dans des récipients homologués puis incinéré par une société agréée par la DDASS.

Utilisez-vous beaucoup d’aiguilles lors d’une séance ?

En Acupuncture Traditionnelle, la qualité d’un soin n’a rien à voir avec le nombre d’aiguilles utilisées. Généralement, ce nombre se situe entre trois et neuf aiguilles. Donc aucune comparaison avec ces photos, visibles sur le net, où les patients ressemblent à de véritables porcs-épics !

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L’acupuncture est-elle compatible avec un traitement allopathique ?

L’acupuncteur traditionnel ne se substitue pas au médecin généraliste ou spécialiste et son action complète et ne contredit pas un traitement allopathique. Cela signifie que dans ma pratique en cabinet je n’interfère pas dans le traitement médical que pourrait suivre mes patients qui eux-mêmes savent très bien faire la part des choses entre la médecine « officielle » et les médecines de terrain comme l’Acupuncture Traditionnelle.

J’ai entendu dire que l’Acupuncture Traditionnelle était très efficace dans les affections gynécologiques, en particulier pour les troubles du cycle menstruel. En quoi une consultation en acupuncture sera-t-elle différente d’une consultation en gynécologie ?

Là encore, l’acupuncteur traditionnel ne se substitue pas au médecin gynécologue qui seul est habilité à ausculter ses patientes comme il se doit. Le praticien de médecine chinoise va simplement questionner sa patiente au sujet de ses troubles gynécologiques et, après avoir dégagé un modèle thérapeutique, va intervenir à l’aide de ses aiguilles. Les points d’acupuncture généralement utilisés pour ce genre d’affections  se trouvent principalement sur les avant-bras et le bas des jambes ainsi que sur le ventre, entre le nombril et l’os du pubis. Les points du dos peuvent également être utilisés. L’ Acupuncture Traditionnelle se révèle très efficace pour réguler les menstruations et traiter les douleurs gynécologiques dont celles dues à une endométriose.

L’Acupuncture Traditionnelle peut-elle aider la Procréation Médicalement Assistée ?

Des expériences réalisées en Chine et en Europe démontrent que l’acupuncture augmente le taux de réussité d’une PMA. Cependant, il est important de comprendre que l’action de l’Acupuncture Traditionnelle n’est pas mécanique et qu’il n’y a pas, selon moi, une recette ou un protocole unique qui serait applicable à chaque patiente. Comme pour n’importe quelle pathologie plusieurs approches sont possibles en fonction de l’histoire, du tempérament et de la personnalité de la patiente. Même lorsqu’il s’agit d’une PMA, le praticien ne doit pas faire l’économie du bilan énergétique chinois.

Est-il vrai que l’on peut soulager les maux de dents avec l’acupuncture ? 

La première personne à consulter en cas de problèmes dentaires est son chirurgien-dentiste qui va établir un diagnostic et pratiquer les soins appropriés. Une fois cette démarche entreprise, si des douleurs névralgiques persistent, oui l’acupuncture peut se révéler efficace pour les faire disparaître.

J’ai lu un article qui expliquait que l’acupuncture était efficace pour traiter les allergies saisonnières. Mais doit-on consulter de préférence au moment des crises ou entre les crises ?

On peut consulter un acupuncteur lorsqu’on a une crise d’allergie sachant que son action consistera alors à éliminer les symptômes tels que rhinite, démangeaison des yeux, de la gorge etc. Si toutefois l’allergie est saisonnière, il est également recommandé de consulter entre les crises pour renforcer l’organisme. En agissant de la sorte, il est probable que les crises d’allergie seront de moins en moins forte chaque année, voire définitivement éradiquées chez certains patients.  

Peut-on traiter le cancer par acupuncture ?

Il n’y a pas de traitement du cancer par l’acupuncture, maladie qui relève de la médecine conventionnelle. Celle-ci peut toutefois contribuer à soulager certains effets secondaires désagréables provoqués par la prise de médicaments. Une étude publiée en décembre 2009 dans le Journal of Clinical Oncology nous apprend que l’acupuncture serait plus efficace que l’administration de venlafaxine pour supprimer les effets secondaires de l’hormonothérapie antitumorale des patientes traitées pour le cancer du sein. Ces effets secondaires sont les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, une sensation de bouche sèche, une perte d’appétit, les nausées et la constipation. L’expérience a été conduite aux Etats-Unis en collaboration avec une cinquantaine de patientes, réparties en deux groupes, et ce pendant un an. Un groupe de patientes a été traité par l’administration de venlafaxine et l’autre par acupuncture. La même efficacité a été constatée dans un groupe comme dans l’autre si ce n’est que les effets positifs du traitement médicamenteux s’estompaient au bout de deux semaines et ceux de l’acupuncture au bout de trois mois. A celà on peut ajouter que l’acupuncture fut mieux tolérée par ces patientes car elle n’engendrait pas de nouveaux effets secondaires. Bien au contraire, les patientes traitées par acupuncture témoignèrent ressentir un regain d’énergie, une plus grande clarté d’esprit et un sentiment de bien-être général.

Pour ma part, je n’utilise pas de protocole unique pour traiter les effets secondaires de la chimiothérapie par acupuncture car ceux-ci diffèrent selon les patients. Si certaines personnes vont subir des effets secondaires aux mains ou aux pieds d’autres vont les ressentir aux gencives ou au bassin. Il est donc nécessaire d’adapter le traitement en fonction du terrain et des symptômes de chaque patient.

D’autres expérimentations menées par des médecins oncologues ont démontrées que le stress avait une influence certaine sur la prolifération des cellules cancéreuses. Quand on connait les effets infaillibles de l’acupuncture sur le stress, on peut admettre qu’elle apportera une contribution positive  au cours d’un traitement anti-cancéreux.

 Quelle est la différence entre l’Acupuncture Traditionnelle et l’ostéopathie ?

Dans chacune de ces disciplines, le thérapeute cherche à dénouer les blocages altérant le mouvement de l’Energie. Mais alors que l’ostéopathe va, à l’aide de ses mains, agir sur les tissus en cherchant à leur redonner leur capacité de mouvement, l’acupuncteur traditionnel agit directement sur les circuits énergétiques en réharmonisant la trame des méridiens. Dans la pratique, il m’est apparu que l’ostéopathie et l’acupuncture sont très complémentaires. Il arrive donc que des ostéopathes m’envoient certains de leurs patients et réciproquement. 

On m’a parlé d’une acupuncture sans aiguilles qui se pratiquerait au laser. Qu’en pensez-vous ?

Le mot acupuncture a été forgé à partir des racines latines  acus et pungere qui signifient respectivement aiguille et puncture. Toute discipline qui s’approprie l’expression « acupuncture » sans utiliser d’aiguilles dans son traitement est une usurpation. Il n’y a pas d’acupuncture sans aiguilles.

De temps en temps, il m’arrive de recevoir en consultation des patients ayant subi une « thérapie » au laser. Ce que j’ai retenu de leur conversation c’est soit que la « thérapie » n’a pas fonctionné, soit qu’elle a engendré des effets secondaires insupportables (migraines, fatigue, déprime…) pour lesquels ils sont venus ensuite me consulter.

Quant à l’Acupuncture Traditionnelle, il s’agit  d’une méthode élaborée et complexe fondée sur un savoir vieux de plus de quatre mille ans. Elle n’a donc strictement aucun rapport avec toutes ces « thérapies » superficielles qui essaient de la récupérer pour mieux se vendre. 

Certains rationalistes prétendent que les guérisons obtenues par l’acupuncture relèvent de l’effet placebo. Que répondez-vous ?

Il faudrait que les rationalistes fassent preuve de cohérence car on ne peut pas, d’un côté, invoquer l’effet placebo pour expliquer certaines guérisons et d’un autre côté, nier l’action de l’esprit sur la matière en la qualifiant de « pensée magique ».

Que démontre l’effet placebo si ce n’est que le psychisme a une action puissante et spectaculaire sur le corps physique ? La Médecine Traditionnelle Chinoise ne dit pas autre chose. Si les guérisons obtenues par l’acupuncture sont dues à l’effet placebo, tant mieux ! Au moins, il n’y a pas d’effets secondaires.

Peut-on traiter les enfants avec l’acupuncture ?

Les aiguilles d’acupuncture ont généralement un effet traumatisant sur les enfants avant la puberté et il est préférable de privilégier d’autres formes de soins.

En revanche, le traitement par acupuncture se révèle très efficace dès que le seuil de la puberté est franchi (à partir de douze ans) pour toutes les affections concernant le terrain comme, par exemple, les allergies, les sinusites etc. En outre, ces jeunes patients acceptent  facilement le traitement par les aiguilles.

Peut-il y avoir des effets secondaires après une consultation d’acupuncture ?

D’une façon générale il n’y en a pas. Toutefois, il peut y avoir une crise d’aggravation lorsque l’on consulte pour des douleurs névralgiques comme, par exemple, une sciatique. Cette crise, lorsqu’elle se produit, est une étape nécessaire dans le processus thérapeutique. Mon expérience en cabinet montre que de telles crises sont rares.

Il arrive parfois, mais tout aussi rarement, qu’un patient se sente fatigué le lendemain d’une séance d’acupuncture. Cela fait également partie du processus thérapeutique et cette fatigue passagère est suivie d’un regain d’énergie le surlendemain.

Mais le principal effet secondaire est qu’on dort généralement très bien après une séance d’acupuncture.

Quelle est la durée d’un traitement ?

Chaque patient est unique et il n’y a pas de réponse stéréotypée à cette question. Une sciatique récente peut souvent être guérie en une séance s’il n’y a pas de lésions. Mais parfois deux ou trois séances sont nécessaires. Telle patiente qui consulte pour des migraines se verra soulagée dès la première consultation alors que telle autre devra attendre la troisième voire la quatrième consultation avant de ressentir les bienfaits du traitement.

Chaque patient a un terrain différent, une histoire différente, et les prévisions concernant la durée d’un traitement demeurent aléatoires.

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Que pensez-vous de la pharmacopée chinoise ? Présente-t-elle des dangers ?

Il faut, en effet, être très prudent avec la pharmacopée chinoise. A ce sujet, voici ce que dit le Professeur Yuan Bao Quan de la Faculté de Pékin :

« La préparation de chaque remède ainsi que son association à d’autres remèdes obéissent à des règles très rigoureuses qui ont pour but de renforcer ou de diminuer l’action thérapeutique des médicaments : c’est ainsi que deux médicaments non toxiques séparément, peuvent devenir toxiques s’ils sont ingérés ensemble. Cela prouve bien que la pharmacopée chinoise, quoiqu’elle soit composée de remèdes naturels, peut être dangereuse si elle est manipulée par des gens non avertis. » (Les remèdes naturels, éditions du Rouergue, Rodez, 1995, p. 9)

De plus, le journal L’Express (n° 3174, p.30) nous révèle que l’ADN de 15 échantillons de substances médicinales traditionnelles saisies par les douanes a été ensuite analysé par des chercheurs australiens qui en ont tiré des conclusions alarmantes… dans chaque échantillon des traces de plantes toxiques ou d’animaux protégés ont été décelées ! Cette triste réalité avait déjà été dénoncée par des sommités en Médecine Traditionnelle Chinoise comme Giovanni Maciocia qui écrit dans La pratique de la médecine chinoise (Elsevier, 2011, p. xxvi) :

« J’ai supprimé toutes les références aux préparations commerciales chinoises modernes en raison du manque de fiabilité des contrôles de qualités, de la présence éventuelle de substances interdites ou toxiques et, parfois, de l’introduction d’un médicament occidental dans la préparation phytothérapique même. Le lecteur doit savoir que certaines prescriptions de plantes peuvent contenir des substances non autorisées dans certains pays, soit parce qu’elles sont toxiques (…), soit parce qu’elles sont d’origine animale et proviennent d’espèces protégées. »

Ainsi l’hippocampe, animal vieux de 40 millions d’années, est devenu une espèce protégée à cause de son utilisation en pharmacopée chinoise. Il s’en vend chaque année 20 millions dans les officines d’apothicaire en Chine d’où sa disparition progressive des océans.

C’est l’une des raisons pour laquelle je n’utilise pas la pharmacopée chinoise d’autant plus que l’Acupuncture Traditionnelle, lorsqu’elle est correctement pratiquée, se révèle être une thérapie remarquable pour résoudre de nombreux problèmes et ce sans effets secondaires et dans le respect de la biodiversité.

Régulièrement, les douanes du monde entier saisissent des pilules chinoises contenant des substances illicites et comme le faisait remarquer, non sans ironie, un chroniqueur du Nouvel Obs, « ces pilules guérissent toutes les maladies sauf celles qu’elles peuvent transmettre ! » 

Comment choisir un acupuncteur, sur quels critères ?

De mon point de vue, il vaut mieux éviter les thérapeutes « touche-à-tout » qui font un peu d’acupuncture par-ci, un peu d’ostéopathie par là, le tout agrémenté d’une prescription homéopathique. L’Acupuncture Traditionnelle Chinoise est, rappelons-le, une médecine à part entière et toute une vie d’étude et de pratique est le minimum que l’on puisse y consacrer.

Il faut savoir qu’une consultation en Acupuncture Traditionnelle, lorsqu’elle est conduite sérieusement, ne dure pas moins de  45 minutes au cours desquelles le thérapeute reste présent auprès de son patient et ne l’abandonne pas sans surveillance dans un box. Il ne se contente pas non plus de poser les aiguilles mais les manipule dans les règles de l’art.

De plus, la désinfection cutanée avant puncture avec un coton imbibé d’alcool à 70° est une mesure d’hygiène indispensable et non « un rituel inutile ».

Enfin, le bilan énergétique chinois relève d’une approche (et d’une pensée) totalement différente du diagnostic de la médecine occidentale et un praticien sérieusement formé dans l’esprit de la Tradition Chinoise ne saurait mélanger les deux. C’est à juste titre que  le Docteur Denis Colin précise : « La Médecine Chinoise ne peut pas être une spécialité de la médecine occidentale puisque c’est la médecine chinoise » (Génération Tao, n°48, p.38).  La médecine occidentale  a une vision mécaniste du corps humain alors que la Médecine Traditionnelle Chinoise a une vision holistique. D’ailleurs l’Académie Nationale de Médecine, dans son bulletin d’octobre 1987, dissocie l’acupuncture de la pratique de la médecine occidentale.

Quelle est la validité de l’acupuncture ?

Quelle meilleure réponse apporter à cette question que celle du Docteur Latour, ancien médecin de la Marine, dans son livre intitulé Nos maladies et notre système nerveux :

« De toutes les sciences médicales, seule l’acupuncture chinoise a résisté à quatre mille ans d’expérience. Le fait même de cette longue durée atteste sa valeur, car elle n’aurait pas durée si longtemps avec une faveur persistante si son efficacité n’était incontestable. Cet argument est sans réplique. Aussi est-il permis de regretter que l’Occident ait voulu orgueilleusement ignorer cette science quatre fois millénaire, mais, à ses yeux, impure, parce qu’elle est née et s’est développée en dehors de lui. »